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Laura Poitras "Toute la beauté et le sang versé" / Jean-Philippe Domecq
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Avec sa trilogie "My Country, My Country" (2006), "The Oath" (2010) et "Citizenfour" (2014), Laura Poitras a porté une virulente critique à la réponse autoritaire et martiale du pouvoir américain au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Elle s'est méthodiquement attaquée à la guerre d'occupation en Irak, à l'illégalité de la prison de Guantanamo, puis à la surveillance de masse révélée par Edward Snowden. Oscarisé en 2015, "Citizenfour" chevauche un autre documentaire, "Risk" (2016), plus contrasté, consacré à WikiLeaks et à la personnalité controversée de Julian Assange. Fidèle à cette veine du cinéma politique, Laura Poitras s'attache aujourd'hui à une autre lanceuse d'alerte, Nan Goldin. La photographe des marges devenue militante lutte contre l'impunité de la richissime famille Sackler qui a cyniquement orchestré la propagation massive d'antidouleurs extrêmement addictifs dont la surprescription décime l'Amérique. Toute la beauté et le sang versé est un conte noir où se mêlent l'engagement, l'intime et la poésie. Sommaire. Quand la rebelle l'emporte, la critique du documentaire. "Je m'intéresse à celles et ceux qui décident de passer à l'action", entretien avec Laura Poitras.
Voir le numéro de la revue «Positif, 745, 03/23»
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