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Nuri Bilge Celayn, "Les Herbes sèches"
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Neuvième long métrage de Nuri Bilge Ceylan, "Les Herbes sèches" achève en apothéose un cycle de trois films consacrés à trois âges de la vie d'intellectuels condamnés à attendre un sursaut du destin dans des régions reculées de Turquie. Après avoir étudié les regrets de la vieillesse dans "Winter Sleep" (2013), les aspirations de la jeunesse dans "Le Poirier sauvage" (2018), le cinéaste turc s'intéresse cette fois aux émois d'un enseignant quadragénaire qui se demande s'il n'est pas en train de passer à côté de son existence. On retrouve la délicatesse du moraliste des "Climats" (2006), la précision du météorologue des âmes mélancoliques des "Trois Singes" (2008), attentif aux plus infimes variations de sentiments depuis "Kasaba", son premier long métrage de 1997 qui sort enfin en salle. Une fois de plus, nous avons poursuivi à Cannes un dialogue ininterrompu avec un des plus importants cinéastes contemporains dont ce dernier film, un sommet de son oeuvre, a été récompensé du prix d'interprétation féminine remis à Merve Dizdar. D'une richesse infinie, ce film aurait mérité tous les prix. Il se pourrait aussi que, par un mouvement inattendu au détour d'une scène sidérante dont Ceylan nous raconte la genèse, son oeuvre s'oriente vers une nouvelle dimension qu'il nous tarde déjà d'explorer. Sommaire. Trouver ce lien intime avec la vie, critique du film. Il était une fois en acrimonie, l'analyse du premier long métrage de Nuri Bilge Celayn, "Kasaba". "Pour modifier le jeu d'un acteur, je discute avec ce lui ou celle qui lui donne la réplique", entretien avec le réalisateur.
Voir le numéro de la revue «Positif, 749-750, 07/2023»
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