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Mon Ecole va craquer ! L'Etat abandonne, le privé la convoite
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La valse des ministres de l'Education s'accélère : après les cinq ans de magistère de Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye ne sera resté que quatorze mois rue de Grenelle avant de laisser sa place, depuis le 20 juillet, à Gabriel Attal. Mais sur le fond, rien ne change vraiment. Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée, s'est imposée une vision conservatrice (retour aux " fondamentaux ", hégémonie des questions d'autorité) et managériale de l'école, qui masque mal l'absence d'un véritable projet éducatif. Aux difficultés persistantes des élèves est venue s'ajouter l'exaspération des enseignants, fruit d'une rémunération insuffisante et du mépris qu'ils ressentent face à des réformes qui, comme celles du bac ou du lycée professionnel, ont le plus souvent été bâties sans eux, voire contre eux. Résultat : une défiance généralisée envers l'Education nationale, fuie autant par les profs (que l'on peine à recruter) que par les parents, du moins ceux des catégories supérieures, que le secteur privé récupère volontiers, sous le regard pour le moins clément du gouvernement. Une politique contre-productive, ne serait-ce qu'en termes de pure efficacité économique, mais qui semble plus que jamais difficile à remettre en cause. Sommaire. Les mauvais calculs de la France. Rémunération des enseignants : l'impossible rattrapage. Le nouveau Bac est-il déjà mort ? La réforme du lycée pro sème la confusion. Mixité sociale : le privé intouchable ? "Un véritable marché de l'éducation est en train de se créer". Dossier. Quelques données chiffrées.
Voir le numéro de la revue «Alternatives économiques, 438, 09/23»
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