0 avis
Au Sénat, des présidents très résistants
Article
S'il existe un job durable en France, c'est bien celui de président du Sénat. Quand la Ve République a usé huit souverains au palais de l'Elysée et laminé 24 locataires à l'hôtel de Matignon depuis 1958, le palais du Luxembourg, lui, n'en est qu'à son sixième prince résident. A 74 ans, Gérard Larcher, qui vient d'entamer son cinquième mandat de trois ans à la tête de la seconde chambre du Parlement, goute avec appétit les conforts du Plateau, dominant les travées où siègent 348 honorables sénateurs et sénatrices. Ses prédécesseurs ont aussi savouré la position surplombante, sécurisée et stable de la Haute Assemblée, qui permet au troisième personnage de l'Etat d'asticoter l'exécutif tout-puissant et de calmer un peu ses ardeurs. Depuis soixante-cinq ans, les durs à cuire de l'hémicycle, qui digèrent une cuisine législative "raisonnable", adorent jouer le rôle d'emmerdeurs de la République... jusqu'à ce qu'ils s'assoupissent, offrant toujours aux dessinateurs du "Canard" matière à les croquer. Sommaire. Gaston Monerville (1947-1968), un rebelle forfaitaire contre Mongénéral. Alain Poher (1968-1992), intérimaire des batailles. René Monory (1992-1998), le garagiste de Loudun carbure au futur. Christian Poncelet (1998-2008), le "Ponpon" de l'intéressement. Jean-Pierre Bel (2011-2014), plus Bel la vie de sursitaire. Gérard Larcher (2008-2011 et 2014-2023), "Royal Gégé" chasse à l'affût.
Voir le numéro de la revue «Le Canard enchaîné, 169, 01/10/23»
Autres articles du numéro «Le Canard enchaîné»