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Faut-il relancer la construction de pavillons ? / Arnaud Gonzague
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Les Français, qui sont rarement unanimes dans leurs choix, raffolent comme un seul homme du pavillon : selon un récent sondage Ifop pour la Fédération française des Constructeurs, 84 % des interrogés plébiscitent la maison individuelle. Perçue comme vaste, calme et dotée d'un indispensable brin de verdure (dont les urbains ont été privés durant le confinement), elle fait rêver des Français qui sont déjà, dans les faits, massivement convertis - plus de deux tiers habitent en effet dans une maison, ce qui est très au-dessus des 52 % de l'Union européenne. Conscient de répondre à une attente publique, Gabriel Attal a déclaré vouloir encourager le développement de la maison individuelle, qui fait "partie du rêve français". Mais pas question, officiellement, de bétonner des terres agricoles pour encourager la construction : "Souvent, autour des pavillons, il reste de la place, a déclaré le Premier ministre. On va considérablement simplifier les procédures pour que ceux qui le souhaitent puissent faire construire un logement supplémentaire sur leur terrain". C'est ce qu'on appelle la "densification pavillonnaire". En apparence, elle satisfait tout le monde. Mais dans les faits, elle rencontre la sourde hostilité de nombreux maires, qui ne souhaitent pas contrarier les habitants des zones pavillonnaires, souvent peu pressés de partager leurs mètres carrés. Face à cette mauvaise volonté locale, l'exécutif ne sera-t-il pas tenté de laisser se construire des zones pavillonnaires entièrement nouvelles ? Ce serait, pour la transition écologique, un désastre.
Voir le numéro de la revue «L' Obs, 3100, 29/02/24»
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