0 avis
Rolf de Heer, "The Survival of Kindness" / Christophe Chabert
Article
Après une décennie de silence, Rolf de Heer, l'électron libre du cinéma australien depuis trois décennies, fait un retour éblouissant avec un film choc d'une totale singularité, "The Survival of Kindness", découvert à la dernière Berlinale. Le début en évoque de façon troublante le premier quart d'heure de "Bad Boy Bubby" (1993, son troisième long métrage, mais celui qui nous le révéla), avec son personnage silencieux, isolé et enfermé, avant que démarre une odyssée métaphorique de la déshumanisation d'aujourd'hui, incarnée par Mwajemi Hussein, marcheuse infatigable à l'expressivité inouïe. L'absence de dialogues est elle-même le reflet d'un monde où la communication entre les êtres est interrompue. L'auteur de "10 Canoës, 150 Lances et 3 Épouses" (2006) réinvente la notion de road movie dans une ambiance de cauchemar dystopique. Dans l'entretien qui suit, il détaille de façon passionnante tous les processus de création de cette oeuvre énigmatique. Quel come-back ! Sommaire. D'un désert à l'autre. "Les lieux ont dicté l'action" : entretien avec Rolf de Heer.
Voir le numéro de la revue «Positif, 754, 12/2023»
Autres articles du numéro «Positif»